L’exposition Travailler le dimanche de Gilles Barbier à découvrir à la HAB Galerie dès le 22 mai

 
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Travailler le dimanche, Gilles Barbier, HAB Galerie, 2021 © Martin Argyroglo / LVAN
 
Travailler le dimanche, Gilles Barbier, HAB Galerie, 2021 © Martin Argyroglo / LVAN
 
 
Pour la HAB Galerie, ancien hangar à bananes réhabilité en un espace dédié à l’art contemporain, Gilles Barbier montre pour la première fois l’ensemble de son œuvre Pages du dictionnaire. Décidant d’exercer le dimanche une activité qui n’engendre pas d’œuvre, il copie le plus gros ouvrage de sa bibliothèque : le Petit Larousse Illustré. « Travailler le dimanche » deviendra « Copier le dictionnaire », et donnera corps à l’œuvre fleuve, colonne vertébrale de la vie de l’artiste.
 
Gilles Barbier développe une œuvre complexe, d’une abondante diversité, qui s’articule autour de multiples supports. Sculptures en matières organiques ou artificielles, gouaches, dessins, photographies et objets constituent un ensemble dont la réflexion porte sur l’énigme d’être au monde. Ses œuvres se nourrissent autant d’esthétique que d’histoire, de cinéma, de psychanalyse, de philosophie, de sciences et de bande dessinée. En émergent d’autres mondes, faussement similaires au nôtre, dans lesquels des personnages hyperréalistes sont représentés dans des situations aberrantes et schizophrènes où plantes vertes, bananes, fromages, vers de terre et cosmétiques fleurissent dans des fictions décapantes. L’œuvre de Gilles Barbier est d’une générosité et d’une multiplicité inépuisable. Entrer dans son univers est comme plonger dans des eaux tumultueuses. Installé à Marseille, il y développe une œuvre à l’image de la ville : mouvante, remuante, profonde, humaine, dérangeante, instable, une œuvre unique qui n’affiche aucune étiquette. Et surtout, l’œuvre de Gilles Barbier est indomptable. Par les multiples trajectoires qu’elle emprunte et les liens qu’elle tisse au fil des années, son œuvre se refuse au diktat de l’art, entrant en permanence en résistance avec des considérations sociologiques ou politiques qui tenteraient de l’interpréter.
 
Pour la HAB Galerie, Gilles Barbier montre pour la première fois en France l’ensemble réalisé jusqu’à ce jour des Pages du dictionnaire. Décidant d’exercer le dimanche une activité qui n’engendre pas d’œuvre malgré un travail rigoureux, il copie le plus gros ouvrage de sa bibliothèque, le livre qui liste de manière exhaustive notre connaissance du monde : le Petit Larousse Illustré (1966). « Travailler le dimanche » deviendra « Copier le dictionnaire », et donnera corps à l’œuvre fleuve, colonne vertébrale qui ponctue la vie de l’artiste. Sur un large papier qu’il déroule au fur et à mesure de son travail, Gilles Barbier copie à l’encre toutes les définitions des mots dans l’ordre alphabétique et produit à la gouache les illustrations. Peu importe quel mot l’arrête, c’est la feuille, de format carré, qui dicte le dernier mot. De ce protocole, après des centaines d’heures de copie, naissent De A à Alpha, De Coloquinte à Couche-culotte, de Humide à Invalidité, parmi les 24 œuvres présentées.
 
En écho à cette œuvre majeure qui promène le visiteur des lettres A à P, nombreuses sculptures et installations de l’artiste offrent « un voyage dans cet univers de mots, de gouaches, de rêves, de digressions, d’hésitations, d’erreurs et d’autant de victoires sur le temps, la langue et le sens. » Dans tout l’espace de la HAB Galerie, les cimaises pliées se détachent les unes des autres comme les pages ouvertes d’un livre rappelant l’envolée de feuilles dans le ciel d’une gravure de hokusai. On retrouve ainsi Le livre des trous, Emmental Head, Logorrhée, autant d’œuvres où l’omniprésence de l’écriture et du langage empreignent et marquent les objets et les corps comme celui de la Vieille femme aux tatouages, languie nue sur sa méridienne la peau tatouée des marques de cosmétiques.
 
Car il est bien question du corps pour Gilles Barbier dans cette aventure du langage.
Ce corps qui se soumet à la pensée et à l’imagination, qui se tord, se courbe, se concentre, se fatigue comme celui de l’artiste au-dessus de la table lorsqu’il copie les minuscules lettres du dictionnaire. Smilling Skull, crâne humain au large et terrifiant sourire accueille le visiteur de son air ossement enjoué alors qu’Entre les articulations, le langage se dresse comme une architecture composée d’os. La langue s’infiltre au plus profond du corps jusqu’à l’articuler comme un pantin. Et parce que la langue est ce corps tout entier, elle est aussi la voix. Prononcer, articuler, réciter. En réactivant Les Pages roses pour la troisième fois, après la biennale de Venise puis à Linz en 1995, Gilles Barbier fait, dans une salle entièrement peinte en rose Larousse, prononcer des locutions latines à des animaux taxidermisés. Des animaux morts conservés parlant une langue morte, vestige d’une langue abandonnée. Si l’exposition « Travailler le dimanche » dévoile certains secrets de l’œuvre de Gilles Barbier, il faudra sûrement glisser sur une peau de banane pour en appréhender toute la richesse !
 
 
 
Le voyage à Nantes / HAB Galerie
 
 
 
HAB Galerie. Quai des Antilles – Pointe Ouest de l’Île de Nantes.
Exposition ouverte jusqu’au 26 septembre 2021 :
Du 22 mai au 2 juillet : du mercredi au dimanche de 13h30 à 19h.
Du 3 juillet au 12 septembre : tous les jours de 10h à 19h.
Du 13 au 26 septembre : du mercredi au dimanche de 13h30 à 19h.

Entrée libre.
Visite groupe sur réservation au 02 40 20 60 11
 
Plus d’informations : https://www.levoyageanantes.fr
 
 
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