Le fonds PERSPEKTIVE 2023 et l’équipe du Bureau des arts plastiques de l’Institut français d’Allemagne sont heureux d’annoncer les projets lauréats du concours d’idées d’architecture GROWING VILLAGES - The future is not metropolitan.
Le concours d’idée proposait d’imaginer le village d’aujourd’hui, voire du futur. La crise climato-énergétique et la sortie de pandémie mondiale ont augmenté l’attractivité du monde rural et des petites villes. Si l’exode urbain tant annoncé venait à se réaliser, l’évolution des villages serait à interroger en rapport avec leur environnement et l’actualité de notre époque. Le sujet se voulait donc précis mais avec pour seule limite l’imagination et la créativité des participants.
Le jury franco-allemand était composé de Olivier Gaudin (professeur à l’Ecole de la nature et du paysage (INSA CVL) de Blois), Antje Stokman (architecte paysagiste et professeure d’architecture et d’aménagement du territoire à l’université Hafen City de Hambourg), Djamel Klouche (fondateur et associé principal de l’agence d’architecture l’AUC, Paris, et professeur à l’ENSAV Versailles) et Jan Liesegang (architecte cofondateur de raumlabor Berlin, professeur à l’école d’architecture de Bergen).
Les organisateurs ont reçu 33 candidatures, d’Allemagne et de France, entre juin et août 2023. Le jury a salué l'approche originale des candidats sur ce thème d'actualité ainsi que la diversité de leurs propositions. Les questions environnementales, économiques et de mobilité ont été largement abordées, tandis que les projets les plus pertinents se sont concentrés sur les traditions et pratiques vernaculaires au cœur de l'identité d'un village. La qualité de l'écriture et le soin apporté aux illustrations ont également fait partie des critères de sélection.
Le premier prix a été remis au projet The caretakers – An exploration on a traumatized landscapes, proposé par Cécile Gaudard (1998, Orcines, France), tout juste diplômée de l’ENSA Paris-Malaquais. Composé de 6 dessins en noir et blanc au feutre et à l’encre, le projet a été salué pour ses qualités esthétiques et narratives. Ancrée dans les montagnes foréziennes en France, Cécile Gaudard propose une réappropriation d’un paysage montagneux modifié par l’ère anthropocène, en adaptant une station de ski en lieu de production de fromage. En s’intéressant aux effets néfastes de l’industrie forestière sur les paysages, le dossier pose la question d’un équilibre entre la préservation de l’environnement, et la poursuite des économies et des modes de vies actuels.
Le deuxième prix est attribué au projet Transhumance : a model for growing villages de Kim Tzarowsky et Maria José Landeta Valencia, respectivement diplômée de l'École d'architecture de la ville & des territoires Paris-Est et diplômée de la Pontificia Universidad Católica del Ecuador à Quito. Le concept « manifeste » s’attache aux aspects temporels et sociaux d’un village universel. Il donne une identité singulière à la notion de village, s’inspirant du mouvement des transhumances en tant que mobilités et solidarités humaines intégrées à leur environnement. En partant de ces éléments, ce village du futur défend une interconnexion et un partage réciproque entre les différentes communautés, comme une solution aux enjeux écologiques, énergétiques, et sociaux.
Enfin, le troisième prix est attribué au projet Kooperatives Hinterland de Sarah Pens, étudiante à l'université Leibniz de Hanovre. La proposition, réaliste et concrète, s’intègre dans l’environnement de Usedom, île de la mer Baltique déficiente sur le plan socio-économique, et démunie face aux défis écologiques et démographiques. Sarah Pens imagine de réutiliser les « Plattenbauen » (immeuble de grands ensembles) comme lieu commun d’habitation, d’entre-aide intergénérationnelle. Par ailleurs elle préconise un lieu de réserve et de provision pour l’hiver, à anticiper dès la saison des récoltes en été. De cette manière, le projet montre comment les avantages du mode de vie citadins peuvent s’intégrer de façon simple au monde rural et insulaire.
Par ailleurs, le jury a décidé d’accorder une mention spéciale aux projets Das Unbequeme Dorf de Benedikt Hartl pour sa créativité tiré d’une expérience personnelle, et Make Ines stay ? de Johanna Bendlin, Laura Villeret et Falma Fshazi pour sa dimension poétique.
